Cordon-Ragot sort du silence
Son apparition dans la liste de départ de l’UCI pour le Paris-Roubaix, même sans équipe, était une petite indication. Audrey Cordon-Ragot sera bel et bien au départ du Paris-Roubaix ce samedi sous ses nouvelles couleurs, celles de la formation américaine Human Powered Health. Tout n’aura pas été simple jusqu’ici pour la Française. Victime d’un AVC le 11 septembre dernier, recrutée par B&B Hôtel avant sa faillite puis non payée par sa formation Zaaf Cycling depuis son arrivée en janvier dernier, l’ancien coureuse de la Trek-Segafredo s’est donc retrouvée sans équipe à l’orée de l’Enfer du Nord. Ce vendredi, Audrey Cordon-Ragot s’est officiellement engagée avec l’écurie « HPH » avec laquelle elle participera à sa première course.
Dans la foulée de cette annonce, elle s’est confiée à Tout le sport sur ces récents évènements. « Nous avons deux syndicats qui entourent le cyclisme qui nous ont proposé des solutions, se rappelle la Française lorsqu’elle s’est retrouvée sans contrat. J’ai la chance de très bien connaître David Lappartient (président de l’UCI), qui est Breton comme moi. Quand j’ai vu que ça n’avançait pas très vite, je l’ai contacté personnellement en lui exposant que la situation des filles de l’équipe était illogique par rapport à la règle de l’UCI, qui est de n’ouvrir la fenêtre de transferts qu’au 1er juin. Il s’est vite rendu compte que ce règlement n’était pas adapté à notre situation. Ensuite, tout s’est débloqué assez rapidement. »
Même si elles ont été revues à la hausse, les primes de la vainqueure du Paris-Roubaix femmes n’atteignent toujours pas celles de son homologue chez les hommes. En 2022, ASO, société organisatrice de l’épreuve, a considéré que les 1535 euros remportés par Lizzie Deignan en 2021 n’étaient pas à la hauteur de son exploit. Elle a alors décidé d’augmenter la grille des primes et de la stabiliser en 2023.
Dorénavant, celle qui montera sur la plus haute marche du podium touchera la somme de 20.000 euros (13 fois plus qu’en 2021). Sa dotation totale s’élèvera à 50.000 euros.
Le directeur de la course du Tour de France femmes considère que l’engouement autour du cyclisme augmente et que les prix doivent suivre. Cependant, il espère que ce ne sera pas superficiel. Même si le modèle économique est fragile, cette revalorisation prouve une avancée dans le sport féminin en général, et dans le cyclisme en particulier
